Nuage de Mots

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lundi 3 mars 2014

Madeleine, Financier ou... pain grillé ? (madeleines et financiers)


... C'est la question qu'essaient de résoudre certains spécialistes littéraires autour d'une tasse de thé. 

Je me contenterai aujourd'hui de vous livrer deux recettes  très simples d'apparence mais qu'il faut vraiment bien respecter pour obtenir le résultat escompté.
Avec ces recettes, quelques extraits d'un des plus beaux livres du XXème siècle et ... le lien pour se procurer ce qui est à mon sens une de ses meilleures éditions.(pour le lien c'est par ici... ou sur l'image de couverture, comme d'habitude !)

"Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était plus allumé."



FINANCIERS
Pour une trentaine de petits gâteaux environ.... 
Vous pouvez utiliser des petits moules à tartelettes mais vous trouverez sans problème des plaques de moules à financiers dans le commerce (préférer ceux en silicone, plus simples pour le démoulage)

170 g de beurre (+ 30 g pour les moules)
5 blancs d’œufs (environ 155 g)
250 g de sucre glace
135 g d'amandes en poudre
55 g de farine

  • Préchauffer le four à 250° (th 9/10)
  • Faire du beurre noisette : le faire fondre et le cuire jusqu'à ce qu'il ne bouille plus, il prend le goût de la noisette et se colore à peine.
  • Mélanger le sucre, les amandes en poudre et la farine dans un bol. Incorporer les blancs d’œufs en travaillant le mélange puis ajouter le beurre noisette chaud.
  • Bien beurrer les moule (je fais fondre le beurre dans un petit récipient et j'utilise un pinceau ou un mouchoir en papier pour mieux étaler le beurre fondu dans les moules)
  • Remplir les moules à mi-hauteur, ne pas remplir au-delà des 2/3 car les financiers gonflent légèrement à la cuisson.
  • Commencer la cuisson à 240°(th8) pendant 5 mn (maximum, parfois je ne les mets que 4 mn) puis à 200° (th6) pendant 5 mn. Éteindre le four et attendre 5 mn avant de sortir les plaques du four. Démouler chaud sur du papier sulfurisé.
Conservation : 6 jours dans une boîte hermétique (si vous y arrivez, chez moi ils dépassent rarement les 24 heures...)
Mon truc en plus : j'aime beaucoup le goût de l'amande et j'ajoute parfois une ou deux gouttes d'extrait d'amande amère dans le mélange. Vous pouvez aussi essayer avec de l'extrait de citron.


Pour accompagner la recette du petit gâteau proustien par excellence....

 " Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame de mon coucher n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblaient avoir été moulées dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse: ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ?"




MADELEINES (parfumées à la vanille)
pour 30 madeleines

3 oeufs
110 g sucre
2 sachets de sucre vanillé
20 g de miel doux
150 g de farine
125 g de beurre doux
1 pincée de sel
5 g de levure chimique
1 gousse de vanille

  • Faire ramollir le beurre quelques secondes au micro-onde.
  • Dans un robot ou au fouet électrique, battre les oeufs avec les sucres, la pincée de sel et le miel jusqu’à ce que le mélange blanchisse et double de volume.
  • Ajouter la farine et la levure. Mélanger doucement.
  • Ajouter ensuite le beurre pommade.
  • Couper la gousse de vanille en deux dans la longueur et gratter l’intérieur des gousses avec la pointe d’un couteau pour en sortir les grains. Les ajouter à la préparation et mélanger.
  • Mettre la préparation au réfrigérateur pour 2 heures minimum.
  • Préchauffer le four à 230°C.
  • Beurrer et fariner les moules à madeleines, même s’ils sont en silicone.
  • Mettre une cuillère à soupe de pâte dans chaque alvéole sans chercher à l’étaler.
  • Enfourner et baisser immédiatement le four à 200°C.
  • Au bout de 3 à 4 minutes, le centre de la madeleine forme une petite dépression. Baisser encore la température du four à environ 180°C et poursuivre la cuisson. A la place de la dépression va se former le bombé caractéristique de la madeleine, la fameuse "bosse".
  • Lorsque les madeleines sont dorées et bombées (4 à 7 minutes supplémentaires en fonction des fours), les sortir du four et les démouler immédiatement sur une grille pour qu’elles refroidissent.
Attention ! C’est le choc thermique (différence de température) qui permet d’obtenir une belle bosse. Il faut donc absolument laisser reposer la pâte au réfrigérateur avant de la faire cuire.



Les photos de madeleines ne sont pas encore prêtes alors je vous propose ici des photos de madeleines "financières" ! En espérant que tout cela vous donne envie de vous lancer... Et pour répondre à une amie : non, je ne finance pas les cures d'amaigrissement !


3 commentaires:

  1. J'ai acheté les moules à madeleine, il n'y a plus qu'à ! Je te dirai quand ce sera fait.
    Tu vas augmenter mes kilos ET réduire mon compte en banque. Je ne te félicite pas.

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  2. j'adore tes recettes et surtotu la fin, avec tes citatin ou recommandations d electure! bise e tbravo pour ton blog!
    eloise

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  3. Bon, j'ai fait les madeleines, suis pas satisfaite. C'est en partie de ma faute : une fois lancée je me suis rendu compte que je n'avais pas de miel ! J'ai remplacé par du caramel blond liquide pour la consistance, cela ne m'a pas semblé avoir beaucoup d'incidence sur le goût. Je les trouve un peu farineuses, je ne sais pas trop d'où ça vient. Pour la présentation, impeccable, le choc thermique a fonctionné, elles sont parfaitement bombées. Par contre je ne dirais pas une cuillère à soupe de pâte par forme, cela fait en ce qui me concerne des madeleines trop grosses et donc mal cuites à l'intérieur. Je dirais plutôt une grosse cuillère à café, mais bon.
    Les financiers ce sera pour... plus tard ! Biz

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